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Record du monde en rubis : L'Estrela de Fura
" Les grands voyages ont ceci de merveilleux que leur enchantement commence avant le départ même. On ouvre les atlas, on rêve sur les cartes. On répète [...]. "
-Joseph Kessel, La vallée des rubis.
Estrela de Fura brut 101 carat.
INTRODUCTION
Le "Estrela de Fura" est l'un des rubis les plus importants découverts dans l'histoire de l'humanité, de notre génération et probablement des générations suivantes. Ce rubis brut monocristallin de 101 carats pourrait bien définir la quintessence de la magnificence et être considéré comme le parangon de la perfection atteinte par la nature au cours des 600 millions d'années écoulées.
Plutôt que d'écrire sur le sujet, j'aimerais placer l'Estrela de Fura dans votre main et laisser sa magie opérer. Ne rêvez jamais de posséder une telle beauté, mais pensez plutôt à l'inverse : elle vous appartiendra, ainsi qu'à un pedigree de personnes importantes, pour les milliers d'années à venir. de personnes importantes pendant des milliers d'années.
Estrela de Fura coupé en E. Marlin Bellerophon Gemlab Gemmologist.
Sans plus attendre, laissez-moi vous présenter l'incroyable odyssée et les chances extrêmement minces que l'Estrela a dû surmonter pour arriver jusqu'à vous.
UN ENFANT DE LA SUPERNOVA
Tes constituants fondamentaux de ce rubis remontent à la nuit des temps. Pour arriver à leur état actuel, ils ont subi de nombreux processus de compression, d'assemblage et de séparation. Ce n'est pas un processus facile. Depuis la pression et la température extrêmes nécessaires à la fusion des éléments légers au cœur des étoiles massives jusqu'aux énormes bouffées d'énergie libérées lors des explosions de supernova, nécessaires pour les refondre en éléments plus lourds. À mesure que l'univers s'agite et que de nouvelles étoiles et planètes se forment à partir de gaz et de poussières, ces éléments finissent par atteindre la Terre dans une danse qui dure depuis des millénaires.
Leur voyage s'étend sur des milliards d'années, des distances insondables et des probabilités improbables. Les atomes qui composent ce rubis ont été créés lors d'explosions parmi les plus intenses du cosmos. En tant que gemmologue, je suis fascinée par la science et le romantisme de cette histoire - la création d'un nouvel objet durable et précieux à partir d'un ancien vestige d'une étoile autrefois lumineuse.
UNE CROISSANCE TECTONIQUE
Une énigme pn puzzle planétaire se déroule depuis des millions d'années sous nos pieds. Il s'agit des "plaques tectoniques", un puzzle mobile de plaques interconnectées de manteau supérieur et de croûte qui entrent en collision et divergent, provoquant des tremblements de terre, alimentant des volcans, ouvrant des bassins océaniques et élevant des chaînes de montagnes.
La Terre s'est formée lorsqu'un noyau rocheux a accrété des poussières et des débris provenant de la formation de notre soleil, y compris la poussière d'étoile nécessaire à la création de notre rubis. Aujourd'hui, la planète compte huit plaques principales. Ces plaques façonnent la surface de notre planète, mais c'est aussi beaucoup plus profond : le mouvement des plaques est l'expression en surface de l'intérieur de la Terre.
La tectonique des plaques n'a pas toujours existé sur Terre. Pendant les millions d'années qui ont suivi la fusion de notre planète, sa surface a baigné dans un océan de magma en fusion. Lorsque la planète s'est suffisamment refroidie pour qu'une croûte se forme, la surface ressemblait davantage à la Vénus actuelle, la croûte et le manteau supérieur - collectivement appelés lithosphère - formant une plaque unique et ininterrompue. Des millions d'années plus tard, la lithosphère terrestre s'est fragmentée en plaques et a développé des racines denses qui se sont enfoncées dans le manteau, et les morceaux ont commencé à se recycler via les zones de subduction.
Cette poussière d'étoile accumulée a commencé à former l'Estrela de Fura lorsqu'elle a rencontré l'environnement adéquat sous la surface de la masse terrestre que nous appelons aujourd'hui le Mozambique. Comme un maître cuisinier, la cuisine de la nature doit être parfaite pour produire une pièce aussi exquise. La recette d'une telle pièce doit être adaptée à l'atome. Mère Nature avait besoin des bons atomes, dans les bonnes quantités, sans qu'aucun autre ne vienne gâcher la qualité du produit.sans qu'aucun autre atome ne vienne gâcher la recette.
Au moment de sa formation, la surface de notre planète bleue pâle, située dans une partie tranquille de la Voie lactée, n'abritait même pas de dinosaures.
La formation géologique connue sous le nom de "ceinture du Mozambique" a créé l'environnement géologique parfait pour le développement de l'Estrela de Fura. À une profondeur d'environ 30 kilomètres, à une température pouvant atteindre 600°C et à une pression d'environ 11 000 bars, la magie a commencé. Des fluides supercritiques : un mélange de dioxyde de carbone et d'eau, sursaturé de poussières d'étoiles, a commencé à transporter chaque atome jusqu'au point de nucléation de l'Estrela de Fura.
Un atome à la fois, dans une symphonie hexagonale, le rubis s'est développé. Nous ne savons pas s'il s'est développé en une seule fois ou par une accumulation successive d'événements géologiques sur des milliers d'années. Ce que nous savons, c'est que le ventre de l'Estrela de Fura, situé profondément sous la terre, a dû être très stable pendant des millénaires en termes de pression, de température et d'activité géologique pour permettre la formation d'un rubis de cette taille, de cette couleur et de cette clarté.
Avançons rapidement jusqu'à il y a environ 600 millions d'années. Une quantité suffisante de poussière d'étoiles s'est accumulée dans un super continent appelé Gondwana. Cette masse continentale comprenait la majeure partie de l'hémisphère sud actuel, notamment l'Antarctique, l'Amérique du Sud, l'Afrique, Madagascar, le Sri Lanka, l'Inde, l'Australie et la Nouvelle-Zélande.
Supercontinent Gondwana avec localisation de l'Estrela de Fura.
Point de nucléation estimé de l'Estrela de Fura. Grossissement : 90X
UNE NAISSANCE HAUTE EN COULEURS
Non formation complète il y a environ 550 millions d'années, l'Estrela de Fura est légèrement plus grande en taille et en poids que le spécimen brut que nous avons trouvé. De forme tabulaire hexagonale parfaite, elle repose toujours dans sa matrice composée principalement d'amphibolite et entourée de rubis de plus petite taille.
Elle restera en sommeil pendant encore quelques millions d'années, d'abord dans les profondeurs de la terre, puis lentement transportée à la surface par les formations montagneuses. Aujourd'hui refroidie et au repos au cœur d'une montagne, il y a quelques millions d'années, probablement à l'époque où les premiers dinosaures marchaient sur la terre, des pluies successives ont complètement érodé la montagne qui abritait Estrela de Fura.
C'est là, à ce moment précis où une goutte de pluie a fait tomber le dernier morceau de roche qui séparait le magnifique rubis de sa matriceC'est là, à ce moment précis où une goutte de pluie a enlevé le dernier morceau de roche séparant le magnifique rubis de sa matrice, que le premier rayon de lumière provenant de notre étoile la plus proche, que nous appelons le soleil, a atteint directement l'Estrela de Fura, lui donnant pour la première fois sa fascinante couleur rougeoyante.
Au fur et à mesure, la montagne a disparu, emportée par les rivières préhistoriques. Avec elle, l'Estrela de Fura, maintenant complètement libérée de sa matrice et entourée de puissants courants d'eau, s'est heurtée, a roulé et s'est écrasée contre les lourdes roches du lit de cette rivière. Survivre à cette épreuve d'un kilomètre imposée par la nature était loin d'être garanti, seuls les joyaux les plus chanceux et les plus irréprochables parviennent à subsister.
Elle est restée mais pas entière, sa forme hexagonale parfaite a été arrondie par ces événements traumatisants, toute faille dans le cristal qui aurait pu créer une faiblesse a été testée par les roches voisines. Les sélections de la nature, même pour les pierres précieuses et belles, sont brutales, mais Estrela de Fura appartient à l'une des familles de minéraux les plus dures que l'univers ait jamais produites.
Sa composition chimique et son mode d'assemblage ne sont égalés que par une seule autre famille sur terre. Cela permet à ce parangon de beauté de résister à l'épreuve du temps.
Quelque part le long de cette rivière préhistorique, dans une courbe prononcée, notre rubis reposait, alors que les rivières s'asséchaient et que les sédiments transportés par l'eau, le vent et/ou la glace le recouvraient plus profondément chaque année, attendant patiemment des millions d'années pour être retrouvé...
LE VOYAGE FURA
Fura a été fondée en 2017 en tant que start-up minière par Dev Shetty, fondateur et PDG, avec l'ambition de créer un fournisseur de confiance de pierres précieuses de couleur. Bien que les pierres précieuses de couleur soient désirables depuis des siècles, le secteur n'a jamais été développé en raison du manque d'investissement et de l'absence d'acteurs miniers à grande échelle. Au cours des quatre premières années de sa constitution, FURA a acquis tous ses principaux actifs miniers : la mine d'émeraudes de Coscuez en Colombie en 2018, sept licences d'exploitation de rubis à Montepuez, au Mozambique, en 2019, et les mines de saphirs de Great Northern Mining et de Capricorn dans le Queensland, en Australie, en 2020.
FURA Gems est aujourd'hui une société minière mondiale de premier plan dans le domaine des pierres précieuses de couleur. Bien qu'il s'agisse d'une jeune société minière, elle est fière d'avoir construit la première entreprise véritablement pionnière, agile, créative et éthique à couvrir l'ensemble du spectre des pierres précieuses de couleur. Elle occupe une position unique en tant que premier et seul producteur des trois grandes catégories de pierres précieuses de couleur, les émeraudes, les rubis et les saphirs, grâce à ses filiales minières réparties sur trois continents.
Elles s'engagent à faire preuve de transparence et de fiabilité et à honorer leurs responsabilités à l'égard de tous leurs partenaires, y compris les nombreuses communautés dynamiques autour des mines, les fabricants, les concepteurs, les détaillants et les consommateurs du monde entier, ainsi que l'environnement naturel qui est la semence et la racine de toute bonne chose.nes.
La mine de rubis de FURA au Mozambique se trouve dans le district de Montepuez, dans la province de Cabo Delgado, à environ 200 kilomètres de l'aéroport international de Pemba. FURA détient 100 % des parts de onze licences d'exploitation de rubis couvrant 58 091,57 hectares de terrain, ce qui témoigne de son engagement indéfectible en faveur d'un approvisionnement durable au fil des ans.
La mine de rubis de Fura au Mozambique. Crédit photo : Fura Gems.
Des rubis ont été découverts au Mozambique dès le 14e siècle. Cependant, ce n'est qu'après l'indépendance du pays vis-à-vis du Portugal en 1975 et la guerre civile qui s'en est suivie que l'extraction de rubis a commencé dans les années 1990 dans la province de Niassa.
Niassa étant un sanctuaire protégé, le gouvernement mozambicain a interdit toute activité minière. Cependant, avec la découverte d'un second gisement près du district de Montepuez, les rubis du Mozambique ont commencé à apparaître sur le marché en 2010-2011, encourageant l'exploitation éthique à grande échelle des rubis dans la région.
Le 25 mai 2022, par une journée ensoleillée, dans le "Jamwai East Pit" de la province de Cabo Delgado au Mozambique, une pelleteuse de Fura a ramassé une plaque de terre de 5 mètres de profondeur qui contenait notre poussière d'étoile assemblée. Le 21 juillet de la même année, un mois plus tard, le premier humain a posé les yeux sur l'Estrela de Fura...
Mesurant 3 cm sur 2 cm et pesant 101 carats, d'un rouge pur très saturé rappelant la couleur la plus pure du sang de pigeon et d'une transparence qui permet à la lumière de rebondir et de jouer à travers le rubis, l'Estrela de Fura est une découverte sans précédent depuis le "rubis royal" ou également connu sous le nom de "rubis Nga Mauk", découvert au Moyen Âge et décrit par des ambassadeurs et des négociants anglais au XIXe siècle. Le seul rubis de l'histoire écrite de l'humanité qui aurait pu rivaliser avec l'Estrela de Fura a été décrit comme valant la moitié de son royaume par son dernier propriétaire, le roi Thibaw de Birmanie. L'histoire du "rubis royal" est racontée comme suit par Joseph Kessel dans son livre "La vallée des rubis" :
"Et puis est venu le grand jour.
Habituellement, lorsque ses mains expertes examinaient la baïonnette de son panier, Nga Mauk rejetait automatiquement, sans un second regard, les trop gros fragments de minéraux, car leur taille même signifiait qu'ils ne pouvaient contenir quoi que ce soit de précieux. Mais en ce jour mémorable, lorsqu'il tomba sur un morceau de cette nature, le "sens de la pierre" dont ses doigts étaient dotés fit hésiter Nga Mauk. Il sortit l'énorme pièce du panier et l'examina à la lumière de sa lampe. Et son cœur s'arrête. Il tenait un gigantesque brut. Il venait de découvrir le plus grand rubis de tous les temps.
Pas un instant, Nga Mauk ne songea à lui enlever ce miracle de la nature. Seuls les pieds d'or - c'était le titre des souverains birmans - en étaient dignes. Mais Nga Mauk ne pouvait supporter l'idée que le mérite de sa découverte, que la gloire revienne à quelqu'un d'autre. Il décida de porter le rubis colossal au roi en personne. [...]
Le rubis brut fut confié aux plus habiles tailleurs de pierre du royaume. Une fois taillé, [...] le rubis, fait du plus pur sang de pigeon, et qui porte désormais le nom de Rubis Royal, a le volume d'un œuf de poule. Les trois derniers rois birmans l'ont montré avec fierté aux ambassadeurs accrédités à leur cour et aux voyageurs de marque. Le colonel Slade, un éminent officier britannique, l'a décrit dans ses notes. Et lors des grandes cérémonies, le rubis Nga Mauk étincelait en pendentif sur l'une des oreilles de l'éléphant préféré du roi.
Lors de la prise de Mandalay par les Britanniques en 1885, le rubis royal disparut sans laisser de traces. De nombreuses histoires sont racontées. Le roi Thibaw l'aurait emporté avec lui, enfoui dans ses longs cheveux. Un garde ou un serviteur l'aurait volé et envoyé en Inde, où il dort toujours dans la fabuleuse cassette d'un prince. Ou d'un soldat anglais... Mais ce qui est sûr, c'est que personne n'a jamais revu le fantastique rubis de Nga Mauk, qui servait de boucle d'oreille aux éléphants royaux".
Il n'est pas impossible, ni inédit à l'époque, que le rubis royal ait été brisé et séparé en petits morceaux. Même si ce processus entraîne une perte de valeur importante, il permet de séparer équitablement les trésors mal acquis parmi les voleurs et, surtout, de réduire considérablement les risques lors de la revente.
La peinture représente le roi Thibaw montrant le rubis royal au marchand de pierres précieuses et auteur Edwin Streeter.
Crédit photo : Bill Larson & Pala International.
ENQUÊTE EXHAUSTIVE
Par Bellerophon Gemlab
ENVOÛTANT DÈS LE PREMIER COUP D'ŒIL
Au premier contact entre mes yeux, mes mains et l'Estrela the Fura, j'ai su, après avoir vu plus de 400 gemmes par jour au cours des 7 dernières années, que ce brut était le plus magnifique rubis sur lequel notre génération de gemmologues ait jamais posé les yeux.
L'Estrela de Fura brute avec l'axe "c" face à la caméra.
Même face à une telle beauté, mon émerveillement était scientifique. Armés de nos esprits empiriques, de lasers de toutes sortes et d'équipements dépassant largement l'état de l'art gemmologique standard, notre équipe de gemmologues, d'ingénieurs 3D, de chimistes et de spécialistes des sciences de la terre ne pouvait attendre un instant pour déchiffrer le code de la nature pour une telle merveille de l'univers.
Notre première série de tests a porté sur son poids et sa densité, suivis d'une mesure manuelle et d'un balayage en 3D de la surface. Nous avons ensuite examiné son indice de réfraction sous tous les angles, soigneusement enregistré sur ce qui allait devenir notre carte en 3D de l'Estrela de Fura.
L'artillerie lourde a été déployée ; en commençant par la spectroscopie Raman à l'aide d'un laser de 785 nanomètres, en faisant vibrer toute la structure de l'aluminium, nous avons vérifié qu'il appartenait à la famille des corindons. Une mesure de spectroscopie de photoluminescence a suivi, utilisant un laser de 532 nanomètres, nous avons excité tous les atomes de chrome qui ont remplacé un atome d'aluminium dans la structure, ce qui a fourni une deuxième confirmation de l'espèce et de la variété de la pierre précieuse ainsi que des informations clés sur sa pression interne actuelle.
Après la fluorescence X (EDXRF) pour quantifier la plupart des atomes étrangers présents dans sa composition, nous poursuivons avec une multitude de spectroscopies polarisées et non polarisées dans le visible, l'ultraviolet et le proche infrarouge (UV-vis-NIR). L'UV-vis-NIR nous apporte une multitude de connaissances, depuis la valence de nombreux atomes et combinaisons d'atomes qui donnent au rubis sa couleur, jusqu'à leur position dans la structure.
Plus important encore, la partie visible des spectres a fourni une très bonne estimation de la couleur future de la pierre taillée en fonction de l'axe optique choisi. L'ajout de la spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier (FTIR) nous a permis de mieux comprendre les éléments étrangers liés au groupe O-H, ainsi que certains cristaux et hydroxydes étrangers.
Nous avons ensuite procédé à l'identification de tous les cristaux étrangers que notre laser pouvait atteindre à l'aide de la micro-spectroscopie Raman, ainsi qu'à l'établissement d'une corrélation entre l'amorphisation du zircon et l'âge approximatif de la formation du rubis.
Nous avons complété notre analyse par une spectrophotométrie à 365 et 253 nanomètres, ce qui nous a permis d'obtenir une mesure précise de la fluorescence du rubis dans l'ultraviolet à ondes longues et courtes.
Théodore Rozet, associé gérant de Bellerophon Gemlab, étudie l'Estrela de Fura au microscope. Crédit photo : Garaude SAS
Intensité de la fluorescence de l'Estrela de Fura comparée à celle d'autres rubis.
Notre outil le plus important doit encore être utilisé ici : Le microscope numérique VHX-6000 peut plonger à l'intérieur de la pierre dans toutes les directions, mesurer avec précision tous les cristaux et analyser la forme de la plupart des inclusions en 3D.
Ajout de l'axe optique à la carte 3D de l'Estrella, à l'aide d'un conoscope et d'un polariscope. Notre reconstruction numérique de l'Estrela de Fura, proche de la perfection, comprend maintenant : la forme brute exacte, son axe optique, la "soie" ou les particules de rutile exsolubles, toutes les caractéristiques et inclusions importantes.
Grâce à cet outil numérique nouvellement créé, nous pouvons désormais tester n'importe quelle combinaison de coupes, sous n'importe quel angle, et donner une très bonne estimation de la pièce finale, de son poids et même une photo reconstituée de ce à quoi la simulation de coupe pourrait ressembler. Notre batterie de coupes virtuelles tient compte de facteurs tels que le poids maximum que nous pouvons conserver, la meilleure couleur, la meilleure transparence et le retour de lumière maximum que nous pouvons obtenir.
Les facteurs pris en considération sont les angles de réflexion de la "soie" sur les futures tables, la meilleure couleur face visible dérivée de la position de l'axe optique du cristal choisi, la taille, la profondeur et l'emplacement de toutes les inclusions dans la future pierre.
Sans compromis, il a été décidé à l'unanimité de donner à l'Estrela la Fura ce qu'elle méritait : Le meilleur de tout, la meilleure couleur possible, la meilleure transparence réalisable, une réflexion de la lumière qui fait briller le rubis comme une braise et, bien sûr, le maintien d'un poids aussi élevé que possible. C'est la première fois qu'un rubis est taillé avec l'aide d'un tel groupe d'experts.
À notre connaissance, jamais auparavant un rubis n'avait été numérisé sous tous les angles : physiquement, optiquement et en intégrant ses propriétés gemmologiques. Une nouvelle génération de gemmologues et de tailleurs de pierres précieuses est née.
FABRICATION DE L'ESTRELA DE L'ÉBAUCHE À LA COUPE
Pour tailler l'un des plus gros rubis qui existent, les connaissances ne suffisent pas. Il faut de l'habileté, de la technique, des veines glacées et deux mains de fer. Heureusement, le maître tailleur de pierres Chirapat de Garaude SAS possède toutes ces qualités. Dans une danse qui a duré des semaines, le maître tailleur a dû faire vérifier chacun de ses gestes, du meulage au polissage en passant par le facettage, par des ingénieurs informaticiens, des négociants en pierres précieuses experts en prix, des gemmologues et des batteries d'analyses.
Car chaque changement apporte de nouvelles informations, ouvre de nouvelles possibilités et en ferme d'autres. Les plans ont dû être modifiés, ajustés et soigneusement adaptés à la nouvelle réalité que l'Estrella de Fura révélait à chaque couche de peau qu'elle perdait.
Estrela de Fura Brut ; pierre préformée et taillée.
Chirapat a combiné nos plans détaillés, élaborés en grande partie grâce à lui, avec ses années d'expérience en tant que tailleur de rubis. Ses sens lui ont permis de percer le rubis comme personne d'autre ne l'avait fait. ne l'avait fait. Non pas pour voir ce qu'il est, mais pour visualiser ce qu'il pourrait être. Les compétences requises pour tailler des rubis de ce calibre ne s'apprennent pas dans les livres, mais se transmettent de génération en génération et s'exercent au cours de décennies de formation. Peu de gens ont taillé des rubis de grande valeur, et encore moins y sont parvenus.
Refléter la vie dans ce magnifique rubis n'a pas été une tâche facile. Sept étapes majeures ont été franchies au cours du processus, chacune apportant son lot de fascinations, de défis et de réflexions. Il faut vraiment souligner que la découverte du plus magnifique brut que notre génération ait trouvé jusqu'à présent n'était qu'un début. L'épreuve finale et la plus importante qu'Estrela de Fura devait passer était encore à venir : son processus de taille. J'ai trop souvent vu des rubis de grande valeur mal taillés, que la faute en incombe au processus décisionnel, au tailleur ou au brut lui-même, le fait est clair pour tous les experts de l'équipe : Nous ne ferons aucun compromis sur l'Estrela de Fura.
Il y a très peu d'endroits où l'on peut trouver des structures angulaires dans la nature, les lois de la physique suivent l'efficacité, et la plupart du temps, cette efficacité se traduit par la forme d'une sphère. Les minéraux, en revanche, sont les formes angulaires les plus parfaites que les premiers hommes ont pu rencontrer. Les pierres précieuses, les coquillages et autres ornements ont été polis et façonnés depuis l'aube de l'humanité, mais notre profonde fascination pour ces trésors reste un mystère. Le facettage des pierres précieuses, tel que nous le concevons aujourd'hui, trouve ses racines quelque part dans l'Europe du XVe siècle. On suppose que l'origine de ce travail fastidieux était de corriger les défauts de certains cristaux et de les faire ressembler à leurs homologues minéraux parfaitement anguleux. Mais on s'est vite aperçu qu'une fois fabriqués, les bijoux prenaient vie grâce aux jeux de lumière qui se produisaient. C'est ainsi qu'est née une nouvelle quête : maximiser la beauté des pierres précieuses par l'art de la taille.
Marches de l'Estrela de Fura pendant la coupe, scannées par Bellerophon Gemlab.
Le défi le plus important que nous ayons eu à relever a été l'étape finale. L'Estrela de Fura pesant maintenant un poids étonnant de 57 640 carats entièrement taillé, tous les doutes sur sa qualité étaient levés. À ce stade, nous savions tous que ce rubis était un parangon de beauté, et toutes les craintes et spéculations sur ce que nous pourrions trouver à l'intérieur s'étaient évaporées depuis quelques étapes. Néanmoins, il nous restait une décision importante à prendre : Un cristal de mica très réfléchissant de 0,37 millimètre de long est caché à 0,82 millimètre sous le coin supérieur droit de la table.
Pour l'éliminer, il faudra ouvrir la table plus largement et réajuster toutes les facettes de la couronne. Le calcul de la profondeur, de la taille et de la composition chimique exactes du défaut a été une tâche facile compte tenu des modifications de la réflectivité de la lumière à l'intérieur de la pierre que ces changements entraîneront. Cependant, la décision la plus importante concernait la perte de poids réelle : en tenant compte de tous les facteurs de sécurité, nous avons estimé un coût total de 3 carats maximum.
La décision n'est pas anodine, cette minuscule tache blanche de moins d'un tiers de millimètre vaut-elle les millions de dollars que coûtera cette opération ? Le prix d'une telle opération étant totalement hors de ma portée, les experts en valeur gemmologique ont accepté de l'enlever. Encore une fois, aucun compromis ne sera fait pour la beauté de l'Estrela de Fura.
RENAISSANCE D'UNE ÉTOILE
Tel un papillon sortant de sa chrysalide, l'Estrela de Fura est redevenue une étoile brillante. Aucun calcul, aucun équipement, aucune connaissance ne pouvait nous préparer au choc de la gloire finale du rubis. Tout le monde dans la salle essayait d'apercevoir les étincelles rouge velours émises par la magnifique pierre fraîchement taillée. Comme une braise brûlante dans ses mains, Chirapat a délicatement laissé le rubis au milieu de la table, dans la lumière de l'après-midi, pour que tout le monde puisse le voir.
Dev Shetty, PDG et fondateur de Fura Gems Inc, premier des nombreux futurs détenteurs du Fura Estrela, a eu le privilège de le prendre sur la table. Un large sourire s'est instantanément dessiné sur son visage lorsque Dev a réalisé que le risque calculé de tailler le rubis valait toute la sueur qu'il avait endurée depuis le début de son projet...
Dev Shetty, directeur de Fura Gems, émerveillé par la forme finale de l'Estrela de Fura.
PRIX RECORD MONDIAL CHEZ SOTHEBY'S
Vendu pour un étonnant record mondial en tant que rubis le plus cher de tous les temps, les 34 804 500 USD payés lors de la vente aux enchères de Sotheby's à New York ont établi un nouveau record pour les rubis du Mozambique, avec un niveau record de 630 288 USD par carat. a établi un nouveau record pour les rubis du Mozambique, avec un prix record de 630 288 USD par carat.
Le titre précédent était détenu par The Sunrise Ruby, un rubis birman (Myanmar) de 25,59 carats vendu pour 30,42 millions USD le 12 mai 2015 lors de la vente aux enchères de Sotheby's à Genève.
Coup de marteau lors de la vente aux enchères de l'Estrela de Fura chez Sotheby's New York le 8 juin 2023 pour un nouveau record du monde.
NOTES SUR DEUX RECORDS DU MONDE
Ayant eu le privilège de voir les deux records du monde de rubis : L'Estrela de Fura détient le record du rubis le plus cher rubis le plus cher du monde, de la pierre précieuse de couleur la plus chère et de la pierre précieuse la plus chère autre qu'un diamant, tandis que The Sunrise Ruby détient le record du rubis le plus cher par carat :
Tous deux sont des trésors de la nature, tous deux incroyablement rares et fascinants.
Poids
Clarté
Hue
Tonalité
Saturation
Homogénéité
Réflexion interne totale
Proportions
Fluorescence
Origine
Provenance
ESTRELA DE FURA
55,22 ct
Transparent sans inclusions visibles sous la table
Rouge très légèrement violacé
Moyen
Vif
Excellent
~80%
Excellent
Rouge fort
Mozambique
Traçabilité complète
SUNRISE RUBY
25,59 ct
Transparent avec des caractéristiques prononcées et un léger aspect laiteux
Rouge
Moyennement foncé
Vif +
Excellent
~60%
Bon
Rouge très fort
Birmanie (Myanmar)
Faible
ACCUSÉ DE RÉCEPTION
Par M.P.H. Curti
Tout d'abord, je voudrais remercier Dev Shetty, PDG et fondateur de Fura Gems Inc et François Garaude, PDG et fondateur de Garaude SAS d'avoir choisi Bellerophon Gemlab pour nous assister durant cette incroyable odyssée.
Nous remercions tout particulièrement l'équipe de Bellerophon Gemlab, notamment Theodore Rozet, Elsa Marlin, Giada Musilli, Piotr Hinnemann et Hugo Ellia.
Merci également à Anthony Salvatori, directeur de Salvatori Paris, société spécialisée dans le design de bijoux haut de gamme et de pièces uniques, avec plus de 15 ans d'expérience, fier collaborateur de certaines des marques de luxe les plus prestigieuses au monde, pour sa précieuse connaissance de l'ingénierie 3D, sans laquelle tout cela n'aurait pas été possible.
https://www.instagram.com/salvatoriparis/
Je suis également extrêmement reconnaissant à l'équipe de Fura, Najah Sanoon et Ananda Weediyage.
Je tiens à exprimer ma gratitude à l'équipe de Sukhadia pour sa perspicacité. Une mention spéciale doit également être accordée à Chiku Sukhadia, Kaimesh Sukhadia et à leur maître tailleur de pierres précieuses, Charlie.
https://www.sukhadiastones.net/
Je tiens également à exprimer ma gratitude à Arjuna Irsutti pour ses talents incroyables en matière de photographie de pierres précieuses.
Enfin, un grand merci à toutes les personnes qui ne sont pas mentionnées dans cette liste mais qui ont contribué de multiples façons.